Deux ans sur le terrain avec Shimoda – le sac photo qui tient la route ?
J’ai découvert Shimoda il y a maintenant deux ans. À l’époque, je glissais mon matériel photo dans des… sacs de rando. Vous me direz : pas si bête — il y a de la place, parfait même pour partir en trek ! Effectivement, pour la photographie de paysage, si l’on reste équipé de manière sobre et légère, c’est tout à fait convenable. Mais j’ai eu le malheur de découvrir la photographie animalière. Et là, mon compte en banque et mon dos m’ont fait la tête.
Pour protéger le matériel et le transporter, que ce soit sur des journées courtes de prestations photo ou vidéo, comme lors de longs treks ou voyages, j’ai eu besoin de passer à du solide. Je suis photographe de faune sauvage. J’aime aussi documenter les paysages que je traverse et les moments que l’on vit entre humains. Je pratique aussi la vidéo lors des sessions ou missions de reportage. Le matériel s’accumule vite, et pour transporter tout ça, il faut un outil à la hauteur. Tentez de randonner avec deux boîtiers et un téléobjectif, vous comprendrez.
Ces missions, nous les réalisons par tous les temps et dans tous les environnements. J’avais besoin de matériel en lequel je puisse avoir une confiance totale. Qui puisse affronter les -15 °C des sommets jurassiens sous le vent, comme les sentiers escarpés du sud de la France. J’ai fait part de mon besoin aux amis et collègues d’IPLN, qui m’ont orienté vers la marque Shimoda. Ils recherchaient justement des photographes de terrain pour tester leur matériel et leur faire des retours.
Nous voilà deux ans plus tard, après trois sacs testés sur tous les terrains, des montagnes enneigées aux forêts tropicales réunionnaises. Je vous propose ici un retour honnête, un regard de photographe professionnel sur ces sacs.
Pourquoi Shimoda ?
Tout d’abord, j’étais très curieux de découvrir leurs sacs. Shimoda est une entreprise récente, fondée par deux photographes de paysage, Peter Waisnor et Ian Millar — notamment de montagne. Leur idée de créer des sacs ensemble est née pendant un trek au Japon. Leur histoire met tout de suite en confiance. Deux choses m’ont finalement convaincu : tout semblait pensé pour les photographes. C’est du détail, mais sur leurs sacs, on peut toujours accrocher une boucle Peak Design. Et ça, c’est précieux.
Deuxièmement, leur plus grand sac, le 70L, conçu pour la randonnée et le voyage, avait l’air très confortable — ce qui est rarement le cas des sacs de rando. Alors pour un sac rando-photo, c’était d’autant plus important.
J’ai pu tester deux modèles, dont l’un dans deux tailles différentes :
→ ACTION X70 V2
→ URBAN EXPLORE (20L et 30L)
Deux ans d’utilisation sur le terrain
Ces sacs, je les ai testés dans toutes les conditions :
ACTION X70 V2 sous des chutes de neige historiques dans le Jura. Sac chargé pour 3 jours de bivouac + photo.
ACTION X70 V2 sous les averses de ce même Jura.
URBAN EXPLORE sous le soleil en campagne.
Ils n’ont pas lâché, malgré les glissades dans la boue sur certaines descentes, et les 30 heures passées sous la pluie. Globalement, c’est du super matériel, facilement accessible, très polyvalent. Visuellement ils sont sobres, passe-partout. Parfaits pour se fondre dans le décor, notamment en affût — ou ne pas être étiqueté “photographe” quand on se balade en ville. Si on me prend pour quelque chose, c’est plutôt pour un militaire avec la couleur kaki du X70…
Deux sacs pour deux usages
J’utilise aujourd’hui quasi quotidiennement deux modèles :
le Shimoda Action X70 V2 : pour les sorties longues, les treks ou randonnées avec matériel de bivouac, ou quand je dois emporter longues focales et équipement lourd.
le Urban Explore : plus léger, plus compact, idéal pour les sorties en famille ou les prestations qui ne demandent pas d’emporter tout le studio.
Les deux me sont utiles car aucun ne couvre tous mes besoins à lui seul. Les deux sont polyvalents, mais je ne pense pas qu’il existe un seul sac capable de tout faire. Prendre un 70L pour aller faire un coucher de soleil en famille, ce n’est pas l’idée du siècle.
J’utilise le premier pour mes sorties animalières, mes voyages, randos et missions vidéo — je peux y glisser micros, moniteurs, trépieds. Le second me suit au quotidien, pour emporter un ou deux boîtiers et quelques objectifs. Je l’utilise sur la majorité de mes missions hors vidéo et animalier.
Ce que j’aime le plus avec ces sacs, c’est l’effet “Mary Poppins” : on a l’impression que tout rentre. C’est aussi le piège… Voici deux photos montrant les sacs en pleine préparation de mission. Le MacBook 16” passe dans chacun des trois sacs testés : c’est un vrai plus. Je peux emporter mon ordi en mission, et utiliser les sacs pour le quotidien, en plus d’y protéger le matériel photo.
Arrivée sur un site de reportage avec les deux sacs. Le Urban Explore 30L peut embarquer un 200 f/2 monté.
Tout le matériel embarqué pendant le tournage sur l’hermine dans le X70
Après deux ans, voici les points qui m’ont le plus convaincu — et les axes d’amélioration que je pourrais conseiller.
Les points forts
Confort, modularité, sobriété, durabilité.
Les sacs Shimoda sont conçus comme des outils pour les photographes, pas comme des accessoires à la mode. Et ça se sent.
Confort : je n’ai jamais été aussi bien loti. Les sangles sont rembourrées, le panneau dorsal solide. On est en confiance, même pour des ascensions exigeantes.
Modularité : le X70, avec son haut déroulant, est particulièrement pratique. Il y a des poches partout où on en a besoin. Clés, portefeuille, filtres, micros : tout trouve sa place. Enchaîner métro-train-bus devient bien plus simple.
Durabilité : les matériaux sont costauds. Rien de cassé malgré deux ans de terrain parfois rude.
Design sobre et pro : il n’attire pas les regards, ce qui est appréciable en ville comme en nature. Les couleurs Kaki et Boa sont parfaites pour se fondre dans l’environnement.
Pensé pour les photographes de terrain : trépied, drone, vêtements, ordinateur — tout rentre, sans faire de compromis.
Axes d’amélioration
Poids à vide élevé (pour le X70 V2)
Presque 4 kg à vide, c’est beaucoup. Une fois qu’on y ajoute 10 à 15 kg de matos, ça commence à peser. Peut-être qu’un travail d’allègement sur certains éléments serait bienvenu.
Prix élevé
Le tarif est assez conséquent, surtout si l’on ajoute l’insert. On sent que les sacs sont pensés pour les pros, mais c’est dommage qu’ils soient moins accessibles aux passionnés exigeants.
Téléobjectif 400 f/2.8
Petite déception : le 400 f/2.8 ne rentre pas monté sur boitier avec le pare-soleil en place. Je dois retourner le pare-soleil. Ce n’est pas dramatique, mais quelques centimètres de plus suffiraient à corriger ça.
Bilan
Shimoda est une super marque, et leurs sacs répondent presque parfaitement à mes besoins. Ce sont des outils pro, mais les plus petits modèles — comme l’Urban Explore — conviennent aussi à un public plus large. Le X70 V2, lui, ravira les photographes et vidéastes animaliers. C’est un super compagnon d’affût !
Pour voir ces sacs en action, j’avais réalisé une petite vidéo, à retrouver ici. Ils sont souvent en promo, alors n’hésitez pas à les guetter chez IPLN.
Ah, et celle qui les a le plus adopté… c’est ma Châtaigne 🐾
Chataîgne sur le X70
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